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Notre histoire
Nous sommes à la fin du second Empire, mais déjà, avec pour certains le rêve républicain, un auteur de comédies a depuis des années créé un drôle de personnage dans une de ses pièces qui se promène toujours avec son parapluie, ce personnage s’appelle RIFLARD !!!! Quel nom bizarre que Louis-Benoît Picard a donné à son personnage ! Toujours est-il que ce drôle de nom va être donné à nos chers enfants, les parapluies, une famille nombreuse aux multiples formes , grandeurs et couleurs. Bien des années plus tard nos Riflards courent les rues, sont chantés ; les Frères Jacques chantent : « Quant il pleut le jour de la Saint-Médard……Pendant quarant’ jours faut prendre son Riflard » Quel bon parolier ce Michel Vaucaire qui écrit ces paroles, presque un prophète !
1870 À 1916 SIEUR FRANÇOIS ET PAULINE
Pauline Armentine Chaigne se déclare le jour de son mariage « vendeuse en parapluies ». Ce premier mariage eu lieu le 14,01,1873 avec le Sieur François premier du nom, né de père inconnu.Ce qui nous fait penser que notre famille est liée au parapluie depuis 1870.
À cette époque un parapluie était un article de luxe,
il était fabriqué entièrement à la main avec souvent un tissu de coton ou de la soie et satinette,silésienne mais hélas souvent noire, bleu marine ou marron seule exception la soie, écru, et quelques fleurs pourquoi ?
Les gens de cette époque sont discrets, très habillés même l’été , le parapluie sert aussi contre le soleil et le vent, il est souvent une arme, dans le mât se cache un poignard ou une épée très fine et ciselée qui s’avère mortelle pour celui qui en goûte, « il ne faisait pas joli temps de provoquer les grand -mères en ville ». Les messieurs se promènent aussi avec des parapluies souvent armés de lames et quand il fait beau, la canne, jusque dans les années 1930, remplace le parapluie, elle aussi est armée parfois dans quelques cas avec un canon de fusil.Le travail ne manque pas dès cette époque,les parapluies sont parfois des œuvres d’art, demandent beaucoup d’apprentissage, imaginez, les baleines faites en fanons de baleine, d’où leur nom. Les manches en bois d’ébène d’acajou et autres bois précieux , imaginez un tel bois un tel manche incrusté d’or ou d’argent, des sculptures en ivoire sur un bois d’ébène !
À cette époque où les cordonniers, modistes, ferblantiers et autres corps de métiers ornaient la ville de leurs échoppes, tout se répare, un parapluie de belle facture se répare, comme de nos jours d’ailleurs ! Un atelier de fabrication a forcément un atelier réparation et recouvrage quand le tissu est percé ou usé.
N’empêche que Pauline et son mari ont pris le temps de faire de beaux enfants (peut-être sous un riflard) qui sait ?
1916 À 1940 FERNAND ET ANGELINA FRANÇOIS
Voici qu’ entre dans le métier un joyeux artiste du parapluie, Pierre Louis François appelé par ses copains Fernand. IL est né en 1874, après un apprentissage chez un fabricant de Poitiers très connu (Vallet Déchérat), il s’installe avec son épouse Angelina dans notre bonne vieille grand rue au N°137. Notre Pépé va tenir la fabrique de janvier 1916 (drôle d’année) jusqu’en mars 1947.
A cette époque les techniques évoluent nous sommes dans un monde qui découvre les biens de consommation. Beaucoup de personnes voyagent, il faut du pratique, solide, pas cher !
Comment relever le défi ?
Depuis longtemps les fanons de baleine sont remplacés par les baleines en métal fabriquées par PEUGEOT, (heureusement pour les animaux), les tissus évoluent , on emploie de la Rayonne et bientôt du Nylon, ou du Satin. Hélas les fabricants de jolis manches se font plus rares, ils ont cependant créé un petit parapluie de 48 cms de rayon avec 12 baleines qui lui donnent une forme toute plate, avec un manche court en bakélite , fragile, mais indispensable en voyage, on le met dans une valise ou on l’attache sur la valise ou le sac. Le tissu en Rayonne lui donne l’aspect entre l’ombrelle chinoise et le parasol.
Cependant à cette époque, comme au début de notre histoire et aussi de nos jours, une fabrication incontournable est née, le parapluie de berger : En coton avec des baleines en bois de rotin, grand, léger, autrefois il accompagnait les bergers les bergères et toute la famille toute leur vie. De nos jours nous le fabriquons avec les outils de nos aïeux (pourquoi changer).
Mais dans « les années folles » comme le disent les historiens, la vitesse va conduire le parapluie à une nouvelle invention, laquelle ?
Le 30 mai 1931 Monsieur Maurice Rommens dépose à Paris le brevet d’un parapluie qui va révolutionner notre métier. Sous le nom de « parapluie repliable » il invente un parapluie télescopique qui fermé et plié mesure 32 cms . Ouvert il fera au début 48 cms de rayon avec soit 8 ou 10 baleines. Voici le parapluie idéal pour nos intrépides voyageurs des années trente, facile à caser dans une valise, dans nos belles automobiles, il se range dans la boite à gants.
Ce parapluie, maintenant fait en d’autres matières, est certainement le plus fabriqué, copié, en toutes sortes de qualités de la meilleure à la plus médiocre à travers le monde.
Au départ de son invention jusque dans les années 1960, il est équipé d’une monture en laiton qui lui donne une robuste résistance au vent et à la pluie et qui permet de l’utiliser très longtemps, nous en avons qui ont 50 à 60 ans de bons et loyaux services.
Mais au cours de ces années les François constatent que les modes changent, qu’il faut fabriquer plus vite, il faut plus de choix. Autre défi !
1947-1978 ÉMILE ET LÉA FRANÇOIS
Après la seconde guerre mondiale, la mode est aux imperméables ce qui rend caduque dans l’esprit de certaines personnes l’usage de nos bons vieux Riflards ! Mais les belles dames de cette glorieuse époque découvrent les salons de coiffure et alors imaginez la sortie d’un salon avec une bonne pluie alors qu’elles viennent de se faire belles ! Ouille, ouille, solution ? Vite mon parapluie !
Alors les fabricants de tissus et de montures vont rivaliser d’ingéniosité, le Nylon va apporter de très belles couleurs, les tringles en métal vont remplacer les gros mâts et les poignées vont s’affiner avec du métal doré et des fausses pierres. Bientôt les tissus vont être doublés ce qui va donner une impression de frou frou, un certain charme qui a plu à cette époque.
Notre père et notre mère vont donner un coup de jeune dans l’entreprise. Petit à petit ils vont mécaniser la fabrication et mettre en magasin plus de produits finis à la vente. Imaginez des années trente jusque dans les années 1950 les parapluies étaient faits sur commande en fonction de la taille de la personne et de ses goûts.
Des industriels Allemands vont mettre au point des systèmes de montures pour les parapluies pliants que l’ont va mettre dans un sac à main. Le parapluie est lui-même dans un étui en skaï. Bon, c’est très joli mais quant il pleut, il faut pouvoir l’ouvrir ! Et quand il a pris la pluie ?Alors nos bons vieux riflards sont toujours là et de plus en plus demandés, grands, solides, imperméables à toutes les bourrasques en coton ou nylon facilement réparables. Ha Ha ! Les François font du sûr, même s’ils font de la fantaisie, on aime la technique mais aussi nos clients.
Alors les défis, résumons :
Les années folles, la demande en parapluies
pour voyager vite et léger : on s’adapte.La guerre hélas ! Mais elle n’empêche pas la pluie de tomber : on s’adapte.
L’après-guerre, les imperméables en caoutchouc,
les belles coiffures : on s’adapteL’évolution des techniques, on cherche et on s’adapte.
1978-2008PIERRE ET LOUIS FRANÇOIS
Départ d’une nouvelle aventure
« le riflard et la technologie »Pierre et Louis reprennent l’entreprise, un tournant, abandon de vieilles idées qui ont porté leurs fruits mais qui maintenant feront perdre beaucoup de temps.
D’autres fabrications voient le jour ; Parapluies pliants en baleines inoxydables,
plus résistantes que l’aluminium.Sur tous les parapluies droits nos bons vieux riflards hé oui ! Un sacré coup de jeune, un mât toujours en bois mais des poignées en érable, ou bambou,en cuir, ou châtaignier. Les mâts parfois sont fait d’une seule pièce,
ils peuvent être en olivier, noisetier, châtaignier etc…
Les baleines en fibre de carbone ce qui le rend plus léger et surtout plus solide. Les tissus, loin des belles fibres de nos grands parents, sont mis au point par les industriels du textile, des tissus extraordinaires par leur qualité,
leurs beauté et aussi leur largeur ; ils sont en coton, ou polyamide, ou en taffetas.Les tissus peuvent être unis, imprimés ou tissés,
avec différents types de tissages, comme le tissage « Sergé » ou le tissage « Jacquard »Nous fabriquons toujours le parapluie de berger ou le « parapluie à l’Anglaise » avec le montage « Fox »
qui fait un parapluie de marche extraordinaire.DE 2008 À NOS JOURS PIERRE, LOUIS ET LILYAN
Notre fabrique de parapluies a su, de génération en génération, transmettre et enrichir son savoir-faire artisanal et ses valeurs. Il n’est pas question d’en rester là, Le XXI siècle doit aussi avoir son fabricant de Riflards, des jeunes s’investissent dans des technologies intéressantes,l’ouverture mondiale d’internet touche une clientèle vaste et variée par ses goûts, et il pleut aussi en Europe.
Les François ont toujours les yeux ouverts,
d’abord sur la météo, comment elle évolue…
La météo d’accord, le nez en l’air mais pas dans les nuages ! Les ordinateurs sont aussi pour les François,
on va apprendre ! Question : Pourquoi ça marche ? On ne sait pas, mais comment ça marche ? Alors là, on va apprendre, mais surtout comprendre et se former, et oui, on est jamais trop âgé pour apprendre nous,
la météo on connaît. Les girouettes donnent la direction du vent, regardez une girouette quand elle rouille elle se fixe et elle ne sert plus à rien !Alors nous avec nos vieilles machines que l’on entretient à coup de burettes d’huile, serions nous aussi complètement oxydés par les nouvelles technologies ? Certainement pas ! Mais pour cela le dégrippant doit être à la hauteur.
Lilyan depuis 2008 est dans le métier, il apporte et adapte nos bons riflards aux nouvelles technologies, cela se traduit par la recherche de nouveaux fournisseurs en matières premières d’extrême qualité et l’ouverture de notre site internet qui touche une nouvelle clientèle, même quelques célébrités que la pluie atteint aussi.
Quel sera l’avenir ? Trop tôt pour le dire !
Mais l’ouverture récente de notre site internet nous donne de bons espoirs.Il est vrai que la sacro-sainte bagnole voit son règne s’étioler, que nos braves clients retrouvent la ballade et la marche donc la pluie et qui dit pluie dit : Riflard, alors nous sommes et seront à leur service le plus longtemps possible dans notre bonne vieille Grand’rue au N° 137.
C’est vrai, notre métier est une passion, peut-être un art, mais nous cherchons et évoluons.
Allez, une belle citation pour la fin à méditer :En voilà un qui ne pensait pas au parapluie, sauf quant il sortait !